Gitega(Centre du Burundi), le 18 avril 2014 (COSOME)- Les victimes de violences basées sur le genre (VBG) commencent à sortir de leur silence pour dénoncer les auteurs de ce phénomène qui reste une réalité dans la province de Gitega, a appris sur place, du centre Humura de prise en charge psycho-sociale, médicale et judiciaire de ce genre de cas, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral(COSOME).
Pour le seul mois de mars 2014, le Centre a enregistré 150 victimes des VBG, dont 139 originaires de la province de GITEGA et 11 des autres provinces, selon les informations recueillies auprès de la Coordinatrice du Centre HUMURA, Dr Sylvie NZEYIMANA.
Parmi ces victimes, 134 sont de sexe féminin et 16 de sexe masculin, soit un pourcentage de 89% de filles et femmes et 11% d’hommes et garçons.
De ces 150 cas, 21 sont des violences sexuelles, 36 des violences physiques, 11 des violences psychologiques, 105 des violences combinées et un cas de violence économique.
De ces victimes, 8 étaient âgées de 10 ans, 15 de 10 à 18 ans, 43 âgées de 19 à 25 ans et 84 âgées de plus de 25 ans, précise la même source.
Une situation particulière de mars et qui suscite plus d’attention est que parmi les victimes des violences sexuelles on a constaté un effectif élevé d’enfants et de mineurs.
Un cas de figure cité par la coordonnatrice est celui de l’école primaire de RUBAMVYI, dans la commune de GITEGA qui a enregistré deux cas de fillettes violées, l’une de l’école primaire et l’autre de l’école maternelle.
Le présumé violeur de l’écolière du primaire a été appréhendé mais le violeur de la victime de la maternelle reste méconnu, selon les informations du service psycho-social.
Les victimes de ces violences sexuelles sont exposées à de nombreuses conséquences notamment la transmission des infections sexuellement transmissibles(IST), dont le VIH/SIDA et des cas des grosses non désirées.
On déplore l’augmentation des grossesses non désirées chez les filles adolescentes parmi lesquelles des écolières et élèves. Nombreuses sont celles qui sont obligées d’abandonner les études.
Il convient de signaler qu’au mois d’octobre de l’année dernière, le centre a accueilli une fille de 17 ans, originaire de la commune de GIHETA qui a été engrossée par un sorcier de sa localité qui a été appréhendé par la suite avant que son dossier ne soit fixé devant le tribunal.
A côté de ces cas connus, il en existe beaucoup d’autres qui restent méconnus et méritent des stratégies adéquates pour qu’ils soient dénoncés et découragés.
C’est dans ce cadre que le Centre HUMURA a organisé à la fin de 2013 des séances de sensibilisation à l’intention des chefs des collines dans toutes les communes de la province de GITEGA.
Lors de ces séances, on a invité ces administratifs à la base à rompre avec la mentalité de vouloir régler ces cas de crimes à l’amiable, mais plutôt d’orienter les victimes vers les instances habilitées.
C. B.
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