Arusha reste aujourd’hui encore une référence dans le partage du pouvoir entre les différentes sensibilités sociopolitiques et ethniques du pays malgré le retour à une vie démocratique plus normale et au suffrage universel direct depuis 2005.
Les organisations de la société civile burundaise ont annoncé à la même occasion le lancement d’une campagne sous le mot d’ordre de « ne touchez pas au consensus d’Arusha », sans toutefois que l’opinion sache pour le moment quelles sont les actions concrètes qui seront menées pour contraindre le gouvernement à ménager Arusha.
On sait, par contre, que du côté du pouvoir en place au Burundi, deux conseils des ministres ont été tenus le mois dernier sur le projet de loi portant modification de certaines dispositions de la Constitution de la République du Burundi en contradiction avec l’évolution de la situation sociopolitique nationale depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’Arusha.
Un communiqué officiel est venu rappeler à l’opinion que la Constitution de 2005 avait été promulguée pour régir et établir les règles de fonctionnement du régime post transitoire qui a pris fin avec l’organisation des premières élections générales de 2010 au suffrage universel direct grâce au retour à la paix et à une vie démocratique plus normale après une décennie de guerre civile.
« Il est aujourd’hui nécessaire d’entrer dans la phase démocratique, tout en préservant l’esprit de l’Accord d’Arusha, d’où la proposition de ce projet constitutionnel de supprimer les postes des Vice-Présidents de la République pour les remplacer par un Vice-Président et un Premier Ministre », annonçait encore le communiqué du gouvernement.
L’accord d’Arusha prévoyait jusque-là un poste de vice-président de la République d’une ethnie différente de celle du chef de l’Etat en exercice.
Le même accord prévoit des quotas de partage du pouvoir aux autres niveaux de responsabilités, dans des proportions de 60%, pour la majorité ethnique des Hutu, et de 40%, pour la minorité Tutsi.
Les deux principaux groupes ethniques n’avaient cessé de se déchirer pour le pouvoir durant des décennies et il a fallu beaucoup d’efforts de médiation internationale pour leur arracher l’accord d’Arusha dont les acquis sont « tellement multiples et variés que la paix et la stabilité des institutions étatiques en dépendent », de l’avis toujours de la société civile qui ne s’opposent pas, toutefois pas, à la révision de la constitution, mais plaide en faveur du dialogue avec tous les acteurs de la vie publique nationale.
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