Bujumbura, le 4 décembre 2013 (COSOME)- Le conseil national de la communication (CNC, organe gouvernemental de régulation de la presse) a invité, mercredi, les médias à s’abstenir de jeter l’huile sur le feu dans la foulée d’appels répétés de l’opposition à la population à se joindre à des marches-manifestations nationales destinées à barrer la route à un projet gouvernemental de révision de la constitution à l’approche des élections générales de 2015.
« L’exemple le plus frappant est la diffusion des récents propos malveillants du président du MSD, Alexis Sinduhije, alors que toutes les déclarations collectées ne sont pas bonnes à relayer, sauf si elles présentent un intérêt pour le public », déplore un communiqué du CNC parvenu, mercredi, à la COSOME.
L’ancien journaliste vedette de la radio s’est lancé en politique depuis quelques années à la tête du mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD, opposition radicale).
La semaine dernière, M.Sinduhije avait été le premier de l’alliance des démocrates pour le changement(ADC, un groupement de huit partis politiques de l’opposition extraparlementaire) à rendre public dans les médias le projet de marche-manifestation contre la révision « unilatérale» de la constitution alors que le projet gouvernemental avait déjà franchi le cap du conseil des ministres et se trouve depuis peu au bureau de l’assemblée nationale.
L’opposant récemment rentré d’un exil politique à l’étranger a envoyé, à la même occasion, un clin d’œil aux corps de défense et de sécurité « qui doivent aussi se sentir concernés par le respect de la loi fondamentale et s’abstenir de toute tentative de répression de la manifestation » en vue.
La marche-manifestation populaire est maintenue pour lundi prochain et sera « pacifique », a amplifié, mercredi, Léonce Ngendakumana, le président en exercice de l’ADC.
La réaction de l’armée et de la police est aussi tombée mercredi, avec une nette démarcation et une mise en garde sévère contre les politiciens qui veulent impliquer les deux corps « neutres » de défense et de sécurité dans des querelles politiciennes.
La veillée d’armes a encore sorti du mutisme de ces derniers jours les responsables des principaux corps de défense et de sécurité qui ont animé, mercredi, un point de presse conjoint.
Au nom de la police et de l’armée, le chef d’Etat major général de la force de défense nationale et des ex-combattants(FDN), le général major Prime Niyongabo, a envoyé une mise en garde sévère à tous ceux qui oseront se joindre à ce projet « insurrectionnel ».
Ceux-là en paieront le coût face aux forces de défense et de sécurité dont la mission est d’assurer strictement l’ordre public et elles le feront pour éviter au pays de replonger dans le chaos après plusieurs années passées de guerre civile, a avisé, en substance, le général de la FDN.
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