Les grossesses précoces constituent un frein à la scolarisation des jeunes filles à Muyinga

Muyinga (Nord-est du Burundi), le 22 janvier 2014 (COSOME)- Le deuxième trimestre de l’année scolaire en cours a commencé avec une campagne dénommée «Zéro grossesse» en milieu scolaire dans toutes les écoles de la province de Muyinga, a appris sur place, de source proche du ministère de l’éducation nationale, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral (COSOME).

Le directeur provincial de l’enseignement dans cette province, Blaise Pascal Misago, a fait état de 12 filles qui ont été engrossées au cours du premier trimestre, au moment où le rapport du fond des Nations Unies pour la Population (FNUAP) parle de plus de 70 cas de grossesses non désirées chez des élèves du primaire et du secondaire dans la seule commune de Muyinga pour l’année dernière.

Les auteurs de ces grossesses sont principalement des exploitants de l’or à Kamaramagambo, en Commune de Butihinda, ainsi que les commerçants.

Les établissements du milieu urbain sont les plus touchés par ce phénomène, parmi les 12 filles engrossées au cours du premier trimestre, 10 étudient dans les écoles du chef-lieu de la province de Muyinga.

Quelques filles victimes de grossesses précoces rencontrées au chef lieu de la province disent que c’est par la pauvreté qu’elles se sont adonnées à des copinages précoces pour pouvoir gagner de l’argent et se payer les frais scolaires et la ration alimentaire.

D’autres indiquent qu’elles ont été induites en erreur par des commerçants et exploitants de l’or qui leur promettaient le mariage avant de les abandonner à leur triste sort.

Le responsable de l’enseignement en province de Muyinga a ajouté, par ailleurs, que cette situation persiste à cause de l’impunité.

M.Misago a aussi déploré le fait que souvent, se sont les enseignants qui sont sanctionnés quand ils engrossent une élève.

Les stratégies en cours pour éradiquer ce fléau sont la large sensibilisation contre cette pratique et la création des comités d’alerte au niveau des écoles pour dénoncer chaque cas d’une fille qui entretient des relations intimes avec des commerçants ou exploitants de l’or.

Mais, les comités de parents, ainsi que les militants des droits humains, soulignent que la meilleur façon de lutter contre ce phénomène est de mettre en place une loi spéciale réprimant les auteurs de violences sexuelles et basées sur le genre(VSBG) et décourager les règlements à l’amiable avec les auteurs de ces délits.

E.ND

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