Le gouvernement tente de dédramatiser la situation sociopolitique du moment au Burundi

Bujumbura, le 25 février 2014(COSOME)- «Il n’y a pas de catastrophe humanitaire en vue » qui découlerait des problèmes politiques du moment au Burundi, rassure une déclaration officielle en réponse à une récente alerte de l’alliance des démocrates pour le changement (ADC, opposition) au secrétaire général des nations unies.

« A part que cette association (ADC) n’est pas reconnue par les lois burundaises, la correspondance au secrétaire générale des Nations unies contient une multitude de fausses affirmations et des mensonges sciemment orchestrés et même des injures cachant mal une nervosité de politiciens en perte de vitesse », souligne en substance la déclaration qui porte la signature du porte-parole et secrétaire général du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba.

L’ADC s’était constituée pour faire échec au processus électoral de 2010 qui aurait été émaillé de certaines fraudes électorales.

Aujourd’hui, «la comparaison de la situation actuelle du Burundi avec celle du Rwanda d’avant le génocide de 1994 relève de l’irresponsabilité », peut-on lire dans la déclaration, toujours en réponse à la correspondance de l’opposition extraparlementaire aux nations unies sur une « catastrophe» annoncée qui appellerait le devoir d’ingérence humanitaire de la communauté internationale, avant qu’il ne soit trop tard, de l’avis de l’ADC.

La déclaration reconnait que le conseil national pour la défense de la démocratie/forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) a de jeunes affiliés à ce parti au pouvoir, mais pas dans le sens des miliciens « Interahamwe», coauteurs du génocide rwandais de 1994, où l’entend l’ADC.

De façon globale, «le gouvernement du Burundi rejette et condamne ces allégations de politiciens en mal de programmes ou d’arguments à présenter et porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a pas de catastrophe en perspective dans le pays».

Le Burundi a frôlé, ces derniers temps, une crise institutionnelle à la suite du limogeage de l’ancien premier vice-président de la république en charge des questions politiques, sécuritaires et administratives, Bernard Busokoza et de certains ministres.

Depuis une semaine, le gouvernement est à nouveau au complet avec la nomination d’un nouveau premier vice-président de la république, Prosper Bazombanza ainsi que le remplacement des ministres démissionnaires.

Des points de divergence subsistent, cependant, entre les différents acteurs politiques nationaux, notamment sur un projet gouvernemental de révision constitutionnelle en prélude aux prochaines élections générales de 2015.

Les acteurs politiques ne s’entendent pas non plus sur les mécanismes d’une justice transitionnelle, à travers la mise en place d’une commission nationale pour la vérité et la réconciliation au sortir de plusieurs décennies de guerres civiles cycliques au Burundi.

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