L’accès des femmes aux institutions électives enregistre des progrès mitigés

Gitega(Centre du Burundi), le 12 mars 2014 (COSOME)- Des résultats encourageants sont enregistrés au niveau de la représentativité des femmes dans les institutions électives au sommet, mais cette représentativité est encore faible dans les postes de nomination et au niveau des élections des conseils collinaires, de l’avis des activistes des droits de la femme.

Ce constat a été dégagé par des interlocuteurs issus des secteurs variés aussi bien des hommes et femmes tels que des leaders des associations féminines, ceux des services publics, des ONG locales, des agriculteurs, des enseignantes, des élus locaux, des commerçants qui ont exprimé leurs avis et considérations au sujet de l’étape franchi en matière de la promotion des droits de la femme quant à l’accès aux postes de prise de décision et à la place qu’elle occupe dans la vie politique.

Des avis concordants des femmes et des hommes reconnaissent que les femmes ont fait des progrès au niveau de leur représentativité dans les institutions électives selon les quotas de 30% prévus par la constitution du Burundi ( pour l’Assemblée Nationale et le Sénat) et la loi communale (pour les conseils communaux).

Ainsi, dans la province de GITEGA au terme des élections de 2010, les femmes députés ont été élues à un taux de 33%, au Sénat, on constate une parité entre les hommes et les femmes.

Quant aux conseillères communales, elles ont un taux de 33% et au niveau des administrateurs communaux, on compte à ce jour un taux de 45%, soit 5 femmes contre six hommes.

Néanmoins, les femmes membres des conseils collinaires accusent une faible représentativité avec un taux de 18%, soit 243 femmes sur 1315 femmes.

Les femmes chefs de colline sont au nombre de 14 sur 263 hommes, soit un taux de 5%, a indiqué la coordinatrice du Centre de Développement Familial et Communautaire à GITEGA, Emma NKESHIMANA.

Des avis concordants des interlocuteurs témoignent que le peu de femmes qui occupent des postes de responsabilité réalisent de bons rendements et sont compétitives au même titre que les hommes.

Le responsable du centre HUMURA (de prise en charge des victimes des violences sexuelles et basées sur le genre) a cité l’exemple des communes dirigées par les femmes telles qu’ITABA et BURAZA qui ont occupé les premières places lors des évaluations des performances communales de 2011 et 2012.

Aussi, parmi les femmes chefs de colline, il y en a qui sont citées pour leur qualité de bonne gouvernante.

C’est le cas des femmes membres d’un conseil communal de la commune de KAMONYI, dans la commune de GIHETA.

Dés leur participation dans la médiation des conflits sociaux qui surgissent dans cette localité, on tranche sans devoir exiger des pots de vin qui étaient devenus une tradition, a témoigné un homme octogénaire originaire de cette colline.

Une femme leader des BATWA(pygmées), Libérate NZOTUNGICIMPAYE, originaire de la colline de ZEGE, pour sa part, a déploré une « timidité » qu’affichent encore ses consœurs pour se faire élire.
Elle a recommandé l’organisation des séances de sensibilisation afin qu’elles participent aux élections et se fassent élire.

Dans la vie politique, les femmes qui sont des représentantes provinciales des partis politiques sont encore minoritaires, ont déploré les femmes leaders des associations féminines.

Elles ont ainsi recommandé un réveil de consciences des femmes pour qu’elles soient plus actives et compétitives dans les activités politiques.
Les femmes ont été aussi appelées à veiller à occuper de meilleures positions dans les organes de leurs partis afin qu’elles soient éligibles dans les institutions électives.

L’accès des femmes aux instances de prises de décision issus des nominations reste encore faible si pas nul dans la plupart des services publics de la province de GITEGA, ont déploré nombre d’interlocuteurs en l’occurrence la coordinatrice du CDFC.

A titre d’exemple, sur les onze Directions Communales de l’Enseignement, il n’y a aucune femme alors que celles qui ont un profil requis ne manquent pas.

Ils ont aussi cité des cas des directions générales et directions des autres services publics implantés à GITEGA où peu de femmes occupent ces postes.

Pour sa part, le Conseil principal du Gouverneur de GITEGA, Gérard NIBIGIRA a, dans son discours prononcé lors des festivités de la journée internationale des femmes, invité ces dernières à être plus actives et compétitives aux activités politiques pour pouvoir accéder à ces postes de responsabilité.

D’autres interlocuteurs, ont de leur côté, demandé aux décideurs de réserver un intérêt à l’amélioration de l’accès des femmes dans les instances de prise de décision, surtout en ce moment où il y a un accroissement du nombre de femmes qui répondent au profil requis du niveau d’études.

De leur côté, les femmes doivent faire preuve d’une solidarité pour plaider en faveur de la promotion de leurs droits.
C. B.

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