Kirundo (Nord du Burundi), le 1er avril 2014(COSOME)- Un affrontement de lundi soir entre des jeunes « imbonerakure », affiliés au conseil national pour la défense de la démocratie/forces de défense de la démocratie (CNDD/FDD, au pouvoir) et ceux du Front pour la démocratie au Burundi(FRODEBU, opposition) a fait cinq blessés sur la sous-colline de Kayenzi, colline de RugeroII, commune et province de Kirundo, dans les rangs du FRODEBU, a appris de différentes sources concordantes, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral (COSOME).
Des jeunes imbonerakure armés de machettes, de couteaux, d’arcs, de flèches, de cailloux et d’autres objets contondants ont attaqué des militants du Frodebu sur la sous colline Kayenzi faisant cinq blessés, dont trois grièvement, a précisé l’administrateur communal, Reverien Habogorimana.
Les membres du FRODEBU rentraient de la sous-colline de Nyabikenke où ils avaient passé la soirée et sont tombés, en cours de route, dans une embuscade leur tendue par des militants du CNDD/FDD, explique-t-on de même source.
Les victimes présentent essentiellement des blessures au niveau du front, a indiqué Noel Ntirandekura, responsable de l’association pour la protection des droits des détenus et de la personne humaine (APRODH), antenne de Kirundo.
La police qui est intervenue pour séparer les deux groupes aurait même essuyé des jets de pierres avant de recourir aux tirs de sommation pour obliger les jeunes imbonerakure à déposer leurs armes, précise-t-on de même source.
Une tenue policière et un grand nombre d’armes blanches ont été saisis sur des militants du CNDD/FDD surexcités, raconte le même activiste des droits de l’homme.
Selon l’administrateur communal, neuf personnes, dont huit militants du parti au pouvoir et un membre du FRODEBU, ont été interpellés par le parquet pour des raisons d’enquêtes.
Au cours d’une séance de pacification animée par des autorités en charge de l’administration, de la défense et de la sécurité, de la justice, les populations ont été invitées à cohabiter pacifiquement malgré les différentes idéologies et politiques qui les distinguent.
«Les chefs de partis politiques à l’échelle national ne s’affrontent jamais, encore moins ceux du niveau provincial, pourquoi vous ne ferez pas de même à votre niveau », ont-elles conseillé.
Un agent de l’Etat prestant à Kirundo, ayant requis l’anonymat, a déclaré que le comportement des jeunes imbonerakure s’explique en grande partie par « la complaisance » de certains administratifs et de quelques agents de l’ordre à leur égard.
« Si les infractions dont ils se rendent coupables au quotidien étaient sanctionnées, l’ordre serait une réalité dans le pays », a-t-il affirmé.
L’intolérance politique est devenue une pratique courante en province de Kirundo où des affrontements entre des militants de ces deux partis politiques avaient eu lieu sur la même colline de RugeroII, dimanche dernier, faisant deux blessés.
JCN
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