Ouverture des premières assises nationales des médias depuis la province de Gitega

Gitega (Centre du Burundi), le 8 mai 2014(COSOME)- Les médias burundais enregistrent un progrès tant au niveau de leur pluralité qu’au niveau de la qualité des informations mais des efforts sont encore à consentir pour améliorer leurs contenus et pour élargir le champ d’action du paysage médiatique burundais, selon le constat qui a été dégagé lors des premières assises des médias burundais qui portaient sur le thème «de la synergie des médias à la synergie des acteurs engagés dans le paysage médiatique » qui ont eu lieu les 5 et 6 mai 2014 à l’intention des représentants des pouvoirs publics, des responsables des organes de presse et des acteurs impliqués dans le fonctionnement des médias.

Ces assises étaient organisées par l’association burundaise des radiodiffuseurs avec l’appui de ses partenaires nationaux et étrangers tels que la Coopération suisse et le BNUB.

L’objectif principal était d’offrir un cadre de réflexion commune aux représentants des composantes institutionnelles et sociales impliquées dans le secteur médiatique sur les voies et moyens à mettre en place pour accomplir efficacement leur mission de service public.

Dans son discours d’ouverture des travaux, le ministre de l’Information et de la Communication, Tharcisse NKEZABAHIZI a invité ces acteurs venant des secteurs variés à mener une réflexion approfondie sur la place, le rôle, la nature et les possibilités d’évolution des missions accomplies par les médias au sein de la société burundaise. Il a ensuite invité les professionnels des médias à jouer leur rôle social avec responsabilité.

Cette exigence s’impose surtout en ce moment crucial où le BURUNDI s’achemine vers les échéances électorales qui, comme d’aucuns le savent focalisent l’attention des Burundais.

Lors de son discours, le Président de l’ABR, Vincent NKESHIMANA, a indiqué que la tenue de ces assises s’inscrivait dans le suivi des recommandations formulées lors de l’audit des médias par les médias qui a eu en octobre 2013.

Il a ensuite souligné le rôle indéniable que les médias ont à jouer pour permettre à l’opinion d’opérer des choix avisés.

Pour s’acquitter convenablement de leur mission de servir le public, les journalistes doivent veiller à livrer une information cohérente, complète, précise, objective et utile.

Le Président de l’ABR a poursuivi en ces termes « Je voudrais réaffirmer que le journaliste n’est pas ce griot servile qui chante aveuglement les louanges du prince. J’affirme également que le journaliste n’est pas cet opposant systématique qui guette la moindre occasion pour tirer sur l’autorité ou contre son action. » Le journaliste a le devoir d’alerter, de critiquer et de participer à l’émergence des capacités d’analyse des situations, a-t-il précisé.

Lors de la 1ère journée, les participants ont focalisé leurs échanges sur les quatre thèmes présentés tour à tour par les conférenciers. Ces thèmes portaient notamment sur le rappel des principaux résultats de l’audit des médias ; l’offre médiatique au BURUNDI dans une perspective sous- régionale ; l’état des lieux d’une synergie entre les médias et leurs publics ; les missions des médias burundais.

Lors des échanges, les conférenciers et les participants ont reconnu une évolution positive des médias quant aux informations livrées au public.
Ils ont toutefois fait remarquer qu’ils subsistent des imperfections qui méritent d’être corrigées pour produire des informations adaptées aux préoccupations du public.

Certains médias manquent quelquefois à leur devoir de produire des informations vérifiées et équilibrées.

Par ailleurs, alors que l’information devrait être faire preuve d’une large accessibilité au public et traiter tous les questions qui répondent à son attente, le constat actuel est que le gros des thèmes traités dans nombre des médias audiovisuels et dans les journaux porte sur des thèmes politiques, d’après les rapports de l’Observatoire des médias.

Pourtant, il y a d’autres sujets qui sont au centre des préoccupations du public qui sont rarement exploités tels que les questions en rapport avec l’économie, la démographie et ses défis sur le secteur socioéconomique. Aussi, les thématiques exploitées dans les médias publics et privés sont concentrés dans la mairie de BUJUMBURA par rapport aux autres provinces de l’intérieur du pays.

Pour relever ces défis, les participants ont formulé une série de recommandations notamment : la collecte, le traitement et la production des informations adaptées aux attentes du public ; la diversification des sujets traités par les médias ; le renforcement du réseau des orrespondants ( qui sont à ce jour insuffisants) et leur doter des matériels nécessaires tels que des moyens de déplacement pour pouvoir toucher un public plus large ; l’ amélioration du système de distribution des journaux écrits pour augmenter le nombre des lecteurs.

La mise en application de certaines de ces recommandations notamment celles qui demandent des descentes sur terrain se heurtent à l’insuffisance des moyens financiers. Pour surmonter ce défi, on a recommandé aux médias la promotion d’une synergie d’action notamment par la création des groupes de presse, la promotion d’une rubrique commerciale.

C. B.

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