Recomposition du paysage politique à l’approche des élections de 2015 au Burundi

Bujumbura, le 17 juin 2014 (COSOME)- Les partis de l’alliance burundo-africaine pour le salut(ABASA), de l’alliance pour la concorde nationale(PACONA) et celui de la démocratie, la réconciliation et la reconstruction (PPDRR) ont décidé de fusionner en une seule formation politique tournée vers la promotion de la « science, le développement et l’environnement » (PASIDE), apprend-on des promoteurs.

Selon le président de cette nouvelle alliance politique, Aloys Baricako, un congrès a eu lieu samedi à Bujumbura pour formaliser la fusion des trois partis en vue de constituer une « nouvelle force politique nationale » centrée surtout sur la défense des intérêts de la jeunesse et de l’environnement.

L’alliance doit encore introduire une demande d’agrément auprès du ministère de l’intérieur qui a dans ses attributions, la gestion des associations à caractère politique pour pouvoir travailler dans la légalité.

Dans l’ensemble, 43 partis officiellement reconnus par la loi encombrent le paysage politique national, surtout à cause des idéologies presque jumelles qui tirent leur essence de là où le Burundi a surtout mal, comme en matière de démocratie, du développement, de la réconciliation ou encore de l’unité nationale.

En effet, le pays continue à végéter dans la pauvreté du fait des conséquences de plusieurs décennies de guerres civiles cycliques qui ont mis à mal le tissu économique et sociopolitique national.

Par ailleurs, à la veille des élections générales de mai à septembre 2015, le PASIDE vient emboîte le pas à l’alliance des démocrates pour le changement (ADC) qui est constituée par une douzaine d’autres partis politiques de l’opposition « radicale ».

L’ADC s’était constituée sur fond de contestation des résultants des élections municipales de 2010 qui auraient été entourées de « fraudes massives », mais sans en apporter de preuves tangibles à ce jour.

L’ADC est aujourd’hui encore juste tolérée mais pas reconnue par le ministère de l’intérieur ayant dans ses attributions, la gestion des partis politiques.

Un troisième bloc est constitué par des partis politiques de l’opposition «extraparlementaires» plus « modérées », s’accordent à dire les analystes des questions politiques nationales à Bujumbura.

Un quatrième bloc est fait d’un « forum de partis politiques » qui est en même temps un cadre de dialogue entre la mouvance présidentielle et l’opposition, mais auquel ne participent généralement pas l’ADC.

Au niveau des textes, l’opposition plurielle dispose, depuis le mois de novembre 2010, d’une nouvelle loi qui la régit.

L’article premier indique que la loi en question a pour objet de « déterminer le statut juridique de l’opposition politique au Burundi, dans le cadre de la consolidation de la démocratie pluraliste par le débat politique et la compétition pacifique pour l’accession au pouvoir ».

L’article 4, quant à lui, stipule que « tout parti politique appartenant à l’opposition peut accepter de participer au gouvernement. Dans ce cas, il renonce à sa qualité de parti d’opposition et fait une déclaration publique à cet effet».

Par ailleurs, l’article 10 de la même loi commande qu’en cas de non respect des droits de l’opposition politique, «les partis, les alliances de partis ou groupes politiques lésés peuvent saisir la chambre administrative de la cour suprême pour le rétablissement de leurs droits. La Cour examine la requête en procédure d’urgence».

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