Amnesty International accusée de prise de position « tendancieuse » sur le Burundi

Bujumbura, le 31 juillet 2014(COSOME) – Le gouvernement burundais a noté « avec regret » une prise de position « tendancieuse » sur le plan politique et social de la part de Amnesty International (AI), suite à la sortie d’un rapport très critique de l’organisation de défense des droits humains sur la situation des droits de l’Homme au Burundi.

Amnesty International avait précédemment fait entendre sa voix sur le Burundi en condamnant énergiquement l’emprisonnement du président de l’Association de défense des droits humains et des personnes détenues (Aprodh), Pierre Claver Mbonimpa.

Le doyen des défenseurs des droits humains au Burundi en est aujourd’hui à son troisième mois de détention à la prison centrale de Bujumbura, sous le chef d’accusation « d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat », pour avoir dénoncé la présence présumée de jeunes affiliés au parti au pouvoir sur le territoire de la République démocratique du Congo voisine, pour des « entraînements paramilitaires » à des fins non encore connues.

AI agirait ainsi pour le compte d’individus « en conflit avec la loi » ou « en faveur des groupes d’intérêts politiques et autres qui, des fois, se réclament de la Société civile » locale, peut-on lire dans une déclaration du gouvernement en 14 points, qui se défend, de manière globale, des accusations de détérioration des droits humains à la veille des élections de 2015 au Burundi.

La déclaration officielle accuse encore l’organisation d’avoir agi de la même façon au lendemain des précédentes élections générales de 2010.

L’une des raisons de la colère du pouvoir burundais contre AI est que « tous ses rapports sortent sans que l’organisation ait rencontré un seul officiel, alors que sur sa demande, un rendez-vous avait été fixé avec le porte-parole du gouvernement pour s’entretenir sur les questions sécuritaires ayant trait aux droits humains» au Burundi.

Dans son plus récent rapport contesté du 29 juillet 2014, sur le « verrouillage de l’espace politique », AI affirme qu’à l’approche des élections de 2015, elle note une recrudescence des violations des droits de la personne, notamment des cas de harcèlement et d’intimidation par le gouvernement d’individus critiques à son égard.

AI appelle le gouvernement burundais à prendre « toutes les mesures pour que chaque Burundais puisse exercer ses droits à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement non violent ».

De leur côté, les dirigeants des groupes d’opposition doivent faire en sorte que leurs sympathisants s’abstiennent de commettre des atteintes aux droits humains à l’approche des élections de 2015, conseille l’ONG.

L’organisation prie «instamment» l’Union africaine (Ua) de prendre en compte toutes les menaces, notamment les violations des droits civils et politiques au Burundi, dans le cadre du Système continental d’alerte rapide (Scar) qui vise à prévenir et anticiper les conflits.
-0- PANA FB/BEH/IBA 31juil2014

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