Confusion autour d’une tentative présumée d’assassinat d’un leader politique au Burundi

Bujumbura, le 17 juillet 2014(COSOME) – Un agent de la Police nationale du Burundi s’est rétracté, lundi, après avoir avoué, la veille, une mission d’assassiner le leader controversé du parti de l’Unité pour le progrès national (UPRONA, ex-parti unique) pour le compte de commanditaires également obscurs, a-t-on appris de source sécuritaire à Bujumbura.

Des divisions pour le leadership minent l’ancien parti unique dont la direction est actuellement convoitée entre Charles Nditije et Mme Concilie Nibigira, sur fond d’enjeux électoraux de 2015.

Le porte-parole de la Police nationale, Herménegilde Harimenshi, a confirmé l’identité de Jean-Bosco Sengiyumva, l’agent en cause dans la tentative d’assassinat du leader de l’UPRONA, en tant que membre de la Brigade spéciale de protection des institutions (BSPI) qui était jusque-là affectée à la sécurité du Sénat burundais.

Selon la même source, l’agent de la BSPI a toutefois nié « catégoriquement », lors des enquêtes policières en cours, depuis samedi dernier, d’avoir révélé au leader de l’UPRONA la mission de l’assassiner, avant que sa conscience ne l’en empêche.

La Police nationale avait dispersé, dimanche, une tentative de l’aile dirigée par Charles Nditije, d’organiser une réunion du Comité central qui devait trancher dans le conflit pour le leadership au sein de l’UPRONA.

Les Burundais retournent aux urnes entre les mois de mai et septembre 2015 pendant que la fièvre électorale ne cesse de monter dans pratiquement tous les états-majors des partis politiques.

D’autres partis de l’opposition, qui pesaient lourds sur l’échiquier politique national, sont également en proie à des divisions similaires à celles qui minent l’UPRONA.

C’est le cas des Forces nationales de libération (FNL, une ancienne rébellion) qui étaient arrivées en seconde position aux municipales lors des précédentes élections de 2010.

Le chef historique, Agathon Rwasa, a perdu le contrôle du parti suite à son retour à la clandestinité par peur des tensions post-électorales de 2010.

L’Union pour la paix et le développement (UPD) est un autre parti de l’opposition qui se débat dans des divisions internes pour le leadership.

Le Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD) et le Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD) sont deux autres partis de l’opposition extraparlementaire dont les leaders sont toujours en exil à l’étranger depuis les dernières élections de 2010.

L’opposition extraparlementaire ainsi divisée met généralement sur le dos du parti au pouvoir tous ses malheurs.

Face à cette situation d’émiettement de l’opposition, nombreux sont les observateurs des questions politiques nationales à Bujumbura qui misent sur la victoire facile du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir depuis 2005) aux prochaines élections de 2015.

Dans l’ensemble, la classe politique nationale doit encore s’entendre sur la litigieuse question du nombre de mandats présidentiels qui sont réellement autorisés par la loi dans le cas du Burundi, où le président sortant en est, théoriquement à deux mandats, depuis 2010 et ne devrait donc pas se représenter, en 2015, pour être en ordre avec la Constitution du moment.

Les choses deviennent plus compliquées quand le parti au pouvoir explique à qui veut l’entendre que le premier mandat de 2005 ne doit pas compter, du moment que le président Nkurunziza a été élu au suffrage universel indirect par les deux Chambres réunies du Parlement burundais et qu’en 2015, il en sera à un second mandat populaire, après celui de 2010.

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