Bujumbura, le 16 octobre 2013(COSOME)- Le premier vice-président de la république du Burundi, en charge des questions politiques, administratives et sécuritaires, Térence Sinunguruza, a donné, lundi soir, sa démission sous fortes pressions de l’unité pour le progrès national(UPRONA) qui lui reprochait de servir ses propres intérêts au détriment de ceux de l’ex-parti unique d’origine, au sein de l’exécutif national.
Dans une déclaration qui a été lue à la radio télévision nationale du Burundi (RTNB), dans la soirée de lundi, par son porte-parole, Mme Catherine Mabobori, l’ancien vice-président tire sa révérence en remerciant, cependant, tous les acteurs politiques avec lesquels il a eu à travailler durant les trois dernières années de sa présence au gouvernement, sous la bannière de l’UPRONA.
M.Sinungurura a eu encore l’élégance de dire qu’il part de l’exécutif, mais pas du parti qu’il continuera à servir dans sa nouvelle vie.
La direction nationale et le groupe parlementaire de l’UPRONA s’étaient, tour à tour, coalisés et relayés dans les médias ces derniers jours pour demander la tête de M.Sinunguruza dont l’autre tord à charge est d’avoir œuvré à diviser les rangs du parti en deux ailes rivales.
Le coup d’estocade est venu, dans la journée de lundi, du porte-parole de la présidence de la république, Léonidas Hatundimana, qui a dit que le chef de l’Etat avait pris acte de la demande de l’UPRONA de se séparer du numéro un de l’exécutif et que ce dernier devait à son tour prendre ses responsabilités de partir la tête haute.
La démission de M.Sinunguruza intervient au lendemain de l’analyse au gouvernement de certains amendements à apporter à la constitution actuellement en vigueur au Burundi.
Le projet constitutionnel prévoit un réaménagement des structures gouvernementales qui passera par l’introduction d’un nouveau poste de premier ministre et la suppression de l’une des deux vice-présidences de la république actuellement en vigueur.
Une nouvelle crise pointe à l’horizon après que l’opposition ait déjà contesté la révision constitutionnelle en cours, « sans avoir été concertée ».
On s’attend aussi à ce que le départ forcé de l’ancien premier vice-président de la république change en profondeur la donne politique nationale en précipitant un « vaste » remaniement ministériel, murmure-t-on ces derniers jours dans les arcanes du pouvoir en place au Burundi où les nuages politiques ne cessent, par ailleurs, d’assombrir l’horizon des élections générales de 2015.
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