Bujumbura, le 4 février 2014 (COSOME)- Le ministre du développement communal, Jean Claude Ndihokubwayo, a offert, mardi, sa démission volontaire au chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, sur fond de crise institutionnelle qui avait été ouverte, 72 heures avant, par le limogeage du premier vice-président de la république, en charge des questions politiques, sécuritaires et administratives, Bernard Busokoza, pour « conduite partisane » des affaires publiques.
Les deux personnalités étaient au gouvernement sous les couleurs de l’unité pour le progrès national (UPRONA, ex-parti unique) qui a, depuis samedi dernier, une nouvelle direction controversée, mais reconnue par le ministère de l’intérieur ayant dans ses attributions, la gestion des associations à caractère politique.
Un décret du chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, a mis fin aux fonctions de son ancien proche collaborateur qui venait de prendre un arrêté contraire à la décision du ministre de l’intérieur portant réhabilitation de Bonaventure Niyoyankana, deux ans après avoir été remercié par un congrès controversé du parti.
L’ancien premier vice-président de la république et le président sortant de l’UPRONA, Charles Nditije, se sont mis en « sécurité » dans un endroit qui n’est pas encore exactement connu, dit-on dans leur entourage.
On ignore, par ailleurs, pour le moment si les deux ministres restants de l’UPRONA vont faire à leur tour défection, pour se conformer à un appel à la solidarité qui a été lancé par la direction sortante du parti.
Il s’agit de la ministre du commerce, de l’industrie et du tourisme, Mme Victoire Ndikumana, et celle de des postes, télécommunications, information, communication et des relations avec le parlement, Mme Léocadie Nihazi.
La fronde a gagné, lundi, le parlement et les 17 députés de l’UPRONA à l’assemblée nationale ont boycotté les cérémonies d’ouverture de la session ordinaire de février 2014.
La session devrait néanmoins se poursuivre imperturbablement et aller jusqu’au bout des travaux étant donné que le conseil national pour la défense de la démocratie/forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, parti au pouvoir) dispose de majorités confortables à l’assemblée nationale et au sénat.
La gestion du pouvoir reste cependant compliquée au Burundi où il ne suffit pas d’avoir une majorité parlementaire pour gouverner sans partage et sans violer l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation nationale.
L’accord de sortie d’une longue guerre civile à caractère ethnique est allé encore plus loin en imposant des quotas pour les minorités politiques-ethniques (femmes et Batwa, les pygmées du Burundi) dans des proportions d’au moins 30% des responsabilités à tous les niveaux du pouvoir.
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