« La Belgique ne pourra pas reconnaître le résultat des élections » au Burundi, a indiqué jeudi à la Chambre le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders. Un « signal clair » qui a été salué jusque sur les bancs de l’opposition. Celle-ci a appelé le gouvernement à être encore plus ferme et à ne pas attendre l’Europe sur la question des droits de l’Homme.
« Il est impossible que les élections nationales et locales se déroulent de manière acceptable, d’autant plus après le boycott décidé par l’opposition », selon une déclaration lue au nom de M. Reynders par le ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine (MR), en réponse à des questions de députés. Le ministre est revenu sur le Conseil européen des Affaires étrangères et l’opportunité de saisir l’article 96 de l’accord de Cotonou autorisant une suspension de l’aide européenne, « le processus électoral actuellement en cours étant voué à l’échec ». Cette faculté permettrait aux autorités burundaises, si elle était enclenchée après l’élection présidentielle du 15 juillet, de s’orienter vers la relance d’un nouveau processus.
Les élections législatives du 29 juin et présidentielle du 15 juillet ne seront « ni libres ni démocratiques et risquent de mettre en danger la paix civile », selon le chef de la diplomatie belge pour qui le Burundi a « besoin d’un président dont la légitimité est incontestable, ce qui ne sera pas le cas ». Les adversaires du président Pierre Nkurunziza estiment sa candidature à un troisième mandat est contraire à la Constitution et à l’accord d’Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile burundaise. L’annonce de sa candidature a déclenché des manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura et dans quelques villes de province, qui ont été ponctuées de heurts meurtriers.