La COSOME sensibilise les femmes leaders sur leur rôle dans le processus électoral de 2015

Gitega (Centre du Burundi), le 2 juin 2014 (COSOME)- La coalition de la société civile pour le monitoring électoral (COSOME) a organisé, le 30 mai 2014, un atelier de sensibilisation des femmes leaders affiliées aux partis politiques et aux organisations de la société civiles sur leur participation effective au processus électoral de 2015 avec l’appui financier de Oxfam NOVIB, a appris sur place, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral(COSOME).

Ces femmes leaders ont été aussi appelées à éviter les éventuelles manipulations qui compromettraient leurs libertés électorales et politiques.

Dans son discours d’ouverture, le délégué du ministère de l’Intérieur, Vincent KARIKURUBU a convié les femmes à prendre une part active dans le processus électoral de 2015 aussi bien pour élire que pour se faire élire afin d’atteindre un développement durable.

Il les a ensuite invitées à faire preuve de dynamisme et de compétitivité pour améliorer leur visibilité sur la scène politique.

Il a en outre adressé les remerciements à la COSOME et son partenaire NOVIB pour leurs contributions, tant au niveau de la sensibilisation de la population sur sa participation au processus électoral qu’au niveau de l’observation des élections déjà organisées dans notre pays et la sous-région.

A son tour, l’animatrice de cet atelier, Mme Liliane NIYONZIMA a présenté un thème qui a mis en exergue l’importance d’une participation active des femmes à la vie politique.

Elle a aussi rappelé les opportunités à exploiter en faveur d’une implication plus accrue des femmes dans la vie politique.

Elle a ainsi interpelé toutes les femmes à éveiller leur conscience pour améliorer leur participation et leur accès dans les postes de prise des décisions du pays.

Les femmes et les filles à tous les niveaux doivent être sensibilisées sur leurs droits de participation à la vie politique.

Elles sont appelées à s’imprégner des textes de lois nationales et des conventions internationales qui consacrent la prise en compte du genre dans les différents secteurs de la vie nationale.

L’animatrice a également mis en garde ces femmes contre les formes de manipulation qui risqueraient de compromettre leurs libertés civiques et politiques.

Certes des progrès sont enregistrés quant à la représentativité des femmes burundaises dans les institutions électives du pays où le quota de 30 % que consacre la Constitution est respecté et même dépassé.

Cependant, ce taux de représentativité est encore faible dans les conseils collinaires et dans les postes de nomination, a signalé l’animatrice de l’atelier, Liliane NIYONZIMA.

A titre illustratif, les statistiques de 2010-2011 ont fait état d’un taux de représentativité des femmes de 32% à l’Assemblée nationale, 46,3% au Sénat, 31,8% aux conseils communaux, 4,7% aux conseils collinaires.

Au niveau des postes de nomination, la représentativité des femmes est encore très basse d’une façon générale.

La conférencière a notamment relevé le cas du secteur de l’enseignement primaire où le personnel féminin est majoritaire, mais les femmes qui occupent les postes de responsabilité sont moins nombreuses par rapport aux hommes.

Elle a ainsi invité les femmes leaders à adopter les stratégies nécessaires pour rentabiliser leur majorité élective (les femmes qui ont un taux de plus de 50 %) et leur capacité organisationnelle pour améliorer leur participation dans la vie politique et, partant leur accès dans les postes de prise de décision.

Elles doivent aujourd’hui plus qu’hier faire preuve de dynamisme, de compétitivité pour jouer un rôle actif dans la vie politique.

Ce qui leur permettrait ainsi de participer dans les différentes sphères de la vie nationale et partant dans la conception des programmes visant un développement inclusif.

Les participantes ont, de leur côté, déploré des défis majeurs qui limitent encore la participation effective des femmes à la vie politique et, partant limitent leur accès aux postes de prise de décision des partis politiques, des institutions électives et des postes de nomination.

Parmi ces défis, elles ont cité notamment : la mentalité de certains hommes leaders des partis politiques qui constituent des têtes pensantes et, par conséquent, empêchent les femmes d’occuper les meilleures positions sur les listes bloquées.

D’autres défis sont liés à la timidité, aux préjugés et coutumes traditionnelles qui freinent certaines femmes membres des partis politiques de réclamer de meilleures places sur les listes électives bloquées des partis politiques.

La surcharge des femmes par des activités ménagères entravent encore nombre de femmes à participer activement à la vie politique, sans parler du manque de solidarité mutuelle qu’affichent encore certaines femmes ainsi que le taux élevé de femmes analphabètes et l’effectif encore réduit de femmes et filles qui ont fait des études universitaires par rapport aux hommes et aux garçons.

Pour relever ces défis, ces femmes leaders se sont engagées à promouvoir une solidarité mutuelle agissante pour briser toutes les barrières qui freinent encore l’émergence de la femme sur la scène politique et partant limitent leur accès aux ressources nationales.

Elles ont ainsi formulé une série d’engagement en l’occurrence la sensibilisation de leurs consœurs à tous les niveaux sur leur adhésion massive aux partis politiques et leur participation active dans le processus électoral de 2015.

Elles se sont également engagées à faire preuve de compétition pour occuper de meilleures positions dans les organes dirigeants de leurs partis respectifs et sur les listes boquées électives de 2015.

La COSOME a tenu des ateliers pareils dans les communes de BUGENDANA et GISHUBI de la province de GITEGA à l’intention du même groupe cible de femmes leaders des partis politiques et des organisations de la société civiles la même journée, selon les informations livrées par une des délégués de la COSOME dans la commune de GITEGA, Mme Joséphine MANIRAMBONA.

C. B.

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