Le dialogue social reste déficitaire en milieu du travail

Gitega(Centre du Burundi), le 21 mars 2014 (COSOME)- Les leaders de la confédération des syndicats du Burundi (COSYBU) et des syndicats non confédérés apprécient l’initiative de création, en juin 2013, du comité national de dialogue social (CNDS) mais expriment leurs craintes quant à sa force pour apporter des réponses efficaces aux conflits collectifs qui minent le milieu du travail, a appris sur place à Gitega, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral(COSOME) d’une récente rencontre entre des représentants des leaders nationaux et provinciaux et des chefs des services publics des provinces de la région Centre- Est ( Gitega, Karusi, Cankuzo, Muramvya et Ruyigi).

Les syndicalistes ont encore exprimé leur satisfaction quant au caractère inclusif de ce comité tripartite composé à parité par des représentants du gouvernement, des travailleurs et des employeurs appelés à agir en synergie pour prévenir et résoudre les conflits collectifs en milieu du travail en faveur d’une paix sociale.

Ils ont toutefois soulevé des inquiétudes quant à la force de cet organe pour résoudre les conflits professionnels entre employeur et travailleur de manière indépendante surtout qu’il fonctionne sur un budget du gouvernement.

Les leaders syndicaux nationaux et provinciaux qui ont pris la parole, en l’occurrence ceux des syndicats des enseignants (STEB, CONAPES et SLEB) ainsi que ceux des autres syndicats tels le SNTS, ont focalisé leurs interventions sur des stratégies à prendre en faveur de l’adoption du scénario consensuel de l’harmonisation des salaires.

Le président du comité national de dialogue social (CNDS), Serge Ngendakumana a répondu que cet organe a déjà défini une feuille de route pour ce dossier qui prendra du temps avant d’aboutir compte tenu de son importance pour les travailleurs et les employeurs.

L’intervenant a ainsi sollicité la confiance et la patience des acteurs pour un bon aboutissement de cette question importante qui exige une attention voulue.

Les participants à l’atelier ont également formulé des recommandations, en l’occurrence l’harmonisation du système de paiement des impôts sur des revenus professionnels en faveur de l’équité pour tous, l’intégration des syndicats non confédérés au sein du CNDS, la promotion d’un dialogue flanc pour garantir la paix sociale.

Quant à la force du CNDS pour garantir la paix sociale, elle réside dans la confiance que cet organe attend des différents partenaires sociaux, a répondu le président du CNDS.

L’indépendance de cet organe réside au niveau de l’engagement de ses membres et de la confiance des partenaires sociaux, a-t-il ajouté.

Organisé par le ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Publique (MFPTSS) en collaboration avec le CNDS, cet atelier qui s’inscrit dans une série d’autres organisés à travers le pays vise l’appropriation de la Charte Nationale de Dialogue Social par les acteurs du milieu professionnel et les activistes de la société civile qui sont régulièrement sollicités dans le règlement des conflits sociaux.

Le résultat attendu étant que les différents partenaires sociaux s’approprient du contenu et des principes fondamentaux de cette charte qui est un document de base pour la promotion d’une culture de dialogue en milieu du travail, a souligné la Secrétaire Permanente au ministère du Travail, Rosette NIZIGIYIMANA Rosette.

Le Président du Comité National de Dialogue Social (CNDS), Serge NGENDAKUMANA a indiqué les réalisations qui sont à l’actif de cet organe sont, notamment, l’élaboration des axes stratégiques des trois années à venir, la mise en place du Secrétariat Exécutif Permanent du CNDS et la médiation dans certains conflits collectifs.

C. B.

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