Les acteurs politiques évaluent la mise en œuvre de la feuille de route vers les élections de 2015

Bujumbura, le 27 novembre 2013(COSOME)- Les acteurs politiques nationaux se sont retrouvés, mercredi, dans un atelier d’évaluation de l’état de la mise en application de la feuille de route dont ils se sont convenus au mois de mars dernier en vue de la préparation et la tenue d’élections « libres, transparentes, équitables, apaisées, inclusives et démocratiques » en 2015. Les travaux de l’atelier de trois jours ont été lancés par le Premier Vice-Président de la république du Burundi, Bernard BUSOKOZA, en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Parfait Onyanga Onanga. Ci-après, l’intégralité du discours du premier vice-président de la république du Burundi, en charge des questions politiques, administratives et sécuritaires, Bernard Busokoza :

1. A l’occasion de l’ouverture officielle du Séminaire-Atelier sur l’évaluation de mise en œuvre de la feuille de route vers 2015, je voudrais, dans un premier temps, au nom du Gouvernement et en mon nom propre, m’acquitter d’un agréable devoir, celui de me joindre aux précédents orateurs, pour souhaiter à vous tous présents, la bienvenue dans ces travaux. Votre présence est une marque de confiance que vous témoignez au peuple Burundais et le Gouvernement qui vous a conviés à ces assises vous en remercie vivement.

2. Je tiens à exprimer particulièrement ma gratitude au Représentant Spécial du Secrétaire des Nations au Burundi ainsi qu’aux Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires pour le soutien qu’ils ne cessent de manifester à l’endroit du peuple burundais.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

3. Du 11 au 13 mars 2013, nous avons tenu, il vous souviendra, un atelier sur le processus électoral pour tirer des leçons du dernier scrutin de 2010. A l’issue de l’atelier, il a été convenu de veiller à la mise en œuvre des recommandations coulées sous la forme d’une feuille de route de 42 points. Il avait été aussi demandé au Gouvernement « d’organiser des ateliers de suivi et d’élaborer un chronogramme pour la mise en œuvre des recommandations en étroite collaboration avec les institutions nationales compétentes, les partis et acteurs politiques burundais, les Nations Unies ainsi que les partenaires internationaux ».

4. Chose promise chose due. Le rendez-vous d’aujourd’hui se veut être une réponse du Gouvernement à la requête de ses partenaires. Bien plus, il est question de perpétuer un des acquis du peuple burundais lorsqu’à Arusha, ses représentants ont inscrit en lettres d’or, les nobles principes du dialogue et de la concertation, pour une solution consensuelle aux différents défis que l’histoire ne cessera d’opposer à sa marche vers la paix durable.

5. L’organisation de ce séminaire-atelier s’inscrit donc dans la droite ligne de la révision périodique du cadre légal des élections, ainsi que dans le cadre de la mise en application des éléments de la feuille de route issue de l’atelier du 11 au 13 mars 2013, organisé à Bujumbura par le Gouvernement du Burundi en collaboration avec le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB).

6. Dans le même contexte et dans le cadre du suivi des recommandations issues de l’atelier ci-haut évoqué, le Gouvernement à organisé un Séminaire-Atelier à Kayanza, du 22 au 24 mai 2013, sur les propositions d’amendements du Code électoral de 2009 à l’intention des Présidents des Partis Politiques, des acteurs politiques et d’autres partenaires au processus électoral. Un autre Séminaire a été organisé du 5 au 6 novembre 2013 sur l’environnement propice aux élections de 2015 ici même au Royal Palace, à l’intention des mêmes bénéficiaires.

7. Aujourd’hui donc, nous nous retrouvons pour évaluer la mise en œuvre de la feuille de route vers 2015 convenue en mars 2013. Ainsi que convenu lors du dernier atelier du 5 au 6 novembre 2013, nous sommes ici pour nous acquitter du meilleur rôle du bon médecin : prévenir, pour éviter d’être obligé de guérir. Au stade actuel, il vous est demandé au cours de ce séminaire-atelier, de donner vos contributions pour qu’en 2015, nous puissions aboutir à de véritables élections transparentes, libres, apaisées et inclusives au sens de l’article 87 de notre Constitution.

Excellences, Distingués Invités Mesdames et Messieurs,

8. La raison de votre présence ici est ainsi de réfléchir sur les conditions d’exercice par le peuple, de sa souveraineté en ce qui concerne la désignation de ses représentants à la Présidence de la République, à l’Assemblée Nationale, au Sénat, aux Conseils Communaux et Collinaires et/ou de Quartier.

9. Il vous est concrètement demandé, au cours de ce séminaire-atelier, de répondre à un certain nombre de préoccupations du processus électoral : • Quel chemin parcouru de mars 2013 à ce jour ? • Quels défis, menaces et opportunités en vue de renforcer la culture démocratique au Burundi ?
10. Vous aurez aussi à évaluer la mise en œuvre de la Feuille de route, analyser le cadre légal des élections, l’environnement propice aux élections, la gestion et la conduite des élections ainsi que le mécanisme de suivi de mise en œuvre des recommandations formulées.

Excellences, Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,
11. Au risque de nous répéter, étant entendu que la répétition est la mère du savoir, lui-même moteur de l’agir, nous voudrions revenir sur un certain nombre de principes. Il est impérieux que les prochaines élections soient des élections réellement libres et apaisées. J’en appelle au patriotisme et à la fierté des partenaires politiques burundais. Nous sommes internationalement appréciés pour avoir réussi avec brio notre processus de paix, pour avoir, à partir des cendres, construit une nouvelle force de défense et de sécurité qui accomplit des merveilles dans le maintien de la paix en Afrique et dans le monde. Nous devons, je vous en conjure, confirmer notre leadership par la réussite de l’échéance électorale de 2015. Il suffit de le vouloir, car nous le pouvons.

12. Est-il besoin de le rappeler ? Aux termes de l’article 7 de notre Constitution, la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce, soit directement par voie du référendum, soit indirectement par ses représentants. Dans le cas d’espèce, la consultation du peuple, par élection ou référendum constitue la manifestation fondamentale de l’exercice de cette souveraineté.

13. Nous voulons ainsi que les prochaines élections ramènent le jeu politique à l’essentiel, à son fondement initial : mettre le pouvoir entre les mains du peuple souverain. A cet effet, il importe de créer un environnement convivial entre tous les acteurs de la compétition électorale, des maintenant et aussi bien avant que pendant et après les élections.

14. Aujourd’hui, à une année et demie des élections, plus tôt que lors des précédentes échéances électorales, les acteurs politiques ont déjà les yeux braqués sur l’année 2015. On perçoit déjà les prémices d’une campagne électorale qui ne dit pas son nom. Au nom du Gouvernement et en mon nom propre, j’en appelle à la responsabilité de tout un chacun. Nous ne pouvons pas entrer dans une campagne avant le coup d’envoi émanant de l’autorité habilitée et conformément à la loi électorale ? J’en appelle aussi au rejet de l’intolérance et de l’instrumentalisation des militants des partis, la jeunesse en particulier.

Excellences, Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,

15. A l’ouverture de l’Atelier sur l’Environnement propice aux élections de 2015, le 05 Novembre 2013 et dans cette même salle, j’avais interpellé les Présidents des partis politiques en les invitant à plus de responsabilité, à faire preuve de discernement et de fair-play dans leurs actes et dans leur discours. Sans être trop pessimiste, ni sévère dans mon jugement, il est apparu sans tarder que certains d’entre eux n’ont pas intériorisé le message. En effet, au cours de leurs descentes sur terrain dans les week-ends qui ont suivi, descentes médiatisées à grands renforts de publicité, certains présidents de partis politiques ont fait preuve d’intolérance verbale caractérisée à l’endroit de leurs adversaires politiques et/ou du Gouvernement. Aux uns et aux autres, le Gouvernement leur adresse un rappel à l’ordre. Le leadership que vous devez incarner vous impose plus de tolérance pour vous préparer à une compétition saine, loyale et apaisée.

16. C’est le moment de rappeler ici qu’aux termes de l’article 78 de notre Constitution, les partis politiques « ne peuvent prôner la violence, l’exclusion et la haine sous toutes leurs formes, notamment celles basées sur l’appartenance ethnique, régionale, religieuse ou de genre ». L’article 79 renchérit : « les partis politiques et les coalitions de partis politiques doivent promouvoir la libre expression du suffrage et participent à la vie politique par des moyens pacifiques ».

Excellences, Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,
17. Des quatre coins de la République, le peuple a les yeux braqués sur vous. Le travail auquel vous avez été conviés ici suscite beaucoup d’espoir. Que demain sera mieux qu’hier. Nul n’est donc besoin de vous dire que votre travail doit être à la hauteur des profondes attentes du peuple burundais. A cet effet, le Gouvernement vous exhorte tous à tout mettre en œuvre pour que le présent atelier se déroule dans un climat de franchise, de cordialité, de sérénité et de confiance mutuelle.

18. Pour sa part, le Gouvernement reste ouvert à toute proposition constructive en ce qui est de la préparation du cadre légal et institutionnel des élections et pour la création d’un environnement national favorable à des élections apaisées, libres, transparentes et démocratiques. D’où s’engage-t-il à poursuivre le dialogue entre toutes les parties prenantes du processus électoral dans toutes ses dimensions.

19. Concernant le Projet de Loi portant Révision de certaines dispositions de la Loi N° 1/010 du 18 Mars 2005 portant Promulgation de la Constitution de la République du Burundi, le Gouvernement mettra en place des mécanismes de dialogue et de concertation, de façon à ce que tous les partenaires politiques donnent leur contribution à ce texte fondamental avant son adoption par le Parlement.

20. Je m’en voudrais de terminer mon propos sans remercier les organisateurs de ce Séminaire. Une mention particulière va à l’endroit du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et aux autres partenaires internationaux qui nous ont aidés à financer cette activité qui s’inscrit dans la consolidation de la paix et de la démocratie au Burundi. Je remercie également tous les participants qui ont bien voulu répondre à l’invitation pour venir donner leur contribution à l’évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route vers les élections de l’année 2015.

21. En terminant, je souhaite pleins succès au présent séminaire-atelier. Et c’est sur ces mots de remerciements et sur ces vœux que je déclare ouverts les travaux du Séminaire-atelier d’évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route vers 2015.

Vive la République du Burundi,

Vive la Coopération Internationale,

Vivent les Consultation apaisées, libres et Démocratiques.

Je vous remercie.

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