Les ministres de la défense, de l’intérieur et de la sécurité en mission de « pacification » dans la province de Kirundo

Kirundo(Nord du Burundi), le 3 avril 2014 (COSOME)- Le ministre de l’intérieur, celui de la défense nationale et des anciens combattants et le ministre de la sécurité publique étaient mercredi en commune de Bugabira pour une mission de pacification et de sensibilisation des populations qui ont réveillé ces derniers jours les démons des divisions ethniques et politiques, a appris sur place, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral(COSOME).

La forte délégation ministérielle en a profité pour lancer un appel pressant à la population à cohabiter pacifiquement et favoriser l’esprit de tolérance des différences quelles que soient leurs origines.

La réunion de sécurité a été élargie aux différentes catégories socioprofessionnelles prestant en province Kirundo.

Le ministre en charge de l’intérieur, Edouard Nduwimana, a conseillé la population à garder le calme, tout en minimisant les rumeurs qui sont la source des suspicions entre les différentes composantes ethniques.

M.Nduwimana a fait référence à la récente rumeur persistante qui a couru dernièrement en commune de Bugabira comme quoi le chef en cavale du mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD, opposition), Alexis Sinduhije, se cachait sur la colline de Kigoma.

La rumeur a failli dresser les membres de l’ethnie majoritaire des hutu contre ceux de la minorité tutsi, certains, dans les deux camps, allant jusqu’à fuir leurs ménages et d’autres à effectuer des rondes nocturnes de surveillance mutuelle, a rappelé le ministre.

Pour lui encore, les comités mixtes de sécurité en voie de création, de l’échelon provincial à celui de la colline, pourraient résoudre pas mal de problèmes d’ordre sécuritaire, à condition que leurs compositions soient bien faites.

La province de Kirundo est confrontée ces derniers jours à une crise de l’intolérance politique dont le dernier cas en date remonte à dimanche et lundi dernier où des affrontements entre des militants du conseil national pour la défense de la démocratie/ forces de défense de la démocratie (CNDD/FDD, au pouvoir) et ceux du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU, opposition) avaient fait sept blessés, tous du FRODEBU.

Dans d’autres communes, comme Bugabira et Ntega, plusieurs cas de vol des couleurs des partis politiques de l’opposition et même des formations politiques qui partagent le pouvoir avec le CNDD/FDD, sont signalés.

Les mis en cause, selon les plaignants, sont surtout des jeunes Imbonerakure, affiliés au parti au pouvoir.

La descente conjointe des trois membres du gouvernement visait, entre autre objectif, de calmer les esprits de la population visiblement surchauffés à moins d’une année des échéances électorale de 2015, constate-t-on.

Ce climat politique délétère prévalant au Burundi, inquiète plus d’un acteur dans le pays.

Dans sa déclaration médiatique sur cette situation, le président de la commission nationale indépendante des droits de l’homme(CNIDH), Frère Emmanuel Ntakarutimana, a condamné « ce retour en arrière » suite aux récents affrontements liés à l’appartenance politique ou ethnique.

« Les jeunes doivent plutôt prendre leur responsabilité et respecter les libertés publiques ainsi que la cohérence du tissu social », a-t-il estimé.

Le président de la CNIDH a encore invité les responsables des partis politiques à prendre également leurs responsabilités, afin « de discipliner » leurs militants à travers une bonne sensibilisation et une bonne formation sur les droits de l’homme et la promotion des libertés publiques.

JCN

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