Le Burundi s’achemine vers des élections générales de 2015 dans un contexte préélectoral qui présente déjà des signes de tension entre les acteurs politiques de différents bords.
Parlant des raisons à l’origine de l’organisation du séminaire, le vice-président burundais a fait savoir à l’assistance que « l’expérience observée un peu partout dans le monde ou vécue ici chez nous a montré que des élections réussies ont renforcé les institutions et les pratiques démocratiques tout en favorisant la croissance économique et que des élections crédibles ont ouvert la voie à la réconciliation nationale. Il nous faut donc tout mettre en œuvre pour créer un environnement propice à des élections crédibles en 2015 ».
Ci-après l’intégralité du discours :
« Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies,
Monsieur le Chef de l’Opposition Politique,
Monsieur le Président du Forum Permanent de Dialogue des Partis Politiques agréés,
Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps Diplomatique et Consulaire,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales,
Mesdames, Messieurs les Membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante,
Mesdames, Messieurs les Présidents et/ou Représentants des Partis Politiques agréés,
Messieurs les Représentants des Confessions Religieuses,
Mesdames, Messieurs les Représentants de la Société Civile burundaise,
Mesdames, Messieurs les Hauts Cadres de l’Etat,
Distingués Invités,
Mesdames, Messieurs,
1. A l’occasion de l’ouverture officielle du Séminaire-atelier sur l’Environnement Propice aux Elections de 2015, je voudrais d’emblée, au nom du Gouvernement du Burundi et en mon nom propre, saisir cette occasion en me joignant à Monsieur le Ministre de l’Intérieur, pour vous souhaiter la bienvenue et vous remercier d’avoir répondu aux présentes assises. Votre présence est un signe éloquent de votre attachement au bon déroulement du processus électoral de 2015.
2. Je tiens à exprimer particulièrement ma gratitude au Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies au Burundi ainsi qu’aux Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires pour leur présence dans ces cérémonies d’ouverture, mais aussi et surtout pour le soutien qu’ils ne cessent de manifester à l’endroit du peuple burundais.
Excellences, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
3. Ce séminaire-atelier se situe dans la droite ligne de l’engagement pris par le Gouvernement de recourir régulièrement au dialogue et à la concertation permanente avec tous les partenaires politiques et sociaux, en vue de trouver des solutions consensuelles et durables sur des questions intéressant la vie du pays. C’est ainsi qu’une série de rencontres ont été entreprises par le Gouvernement en vue de la mise en œuvre des recommandations de la feuille de route issue de l’atelier de mars 2013 tenu par le Gouvernement du Burundi en collaboration avec le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) à l’intention des Représentants des Partis Politiques et d’autres Partenaires intéressés par le bon déroulement des Elections de 2015.
4. Le Gouvernement s’était engagé en effet à organiser des ateliers de suivi et à élaborer un chronogramme pour la mise en œuvre des recommandations en étroite collaboration avec les institutions nationales compétentes, les partis et acteurs politiques burundais, les Nations Unies ainsi que les partenaires internationaux.
5. Le rendez-vous d’aujourd’hui fait ainsi suite à celui qui a eu lieu à Kayanza en Mai 2013 sur les propositions d’amendements du Code Electoral de 2009 et qui avait dégagé un certain nombre d’éléments consensuels.
Excellences, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
6. L’expérience observée un peu partout dans le monde ou vécue ici chez nous a montré que des élections réussies ont renforcé les institutions et les pratiques démocratiques tout en favorisant la croissance économique et que des élections crédibles ont ouvert la voie à la réconciliation nationale. Il nous faut donc tout mettre en œuvre pour créer un environnement propice à des élections crédibles en 2015.
7. En corollaire, l’inclusion, la transparence, l’intégrité, le professionnalisme et la responsabilisation sont des conditions préalables à des élections pacifiques, participatives et crédibles. Aussi, faut-il appréhender les élections avec une approche holistique, à savoir coordonner les divers organismes de gestion électorale, les Partis Politiques, les Services de Sécurité, la Société Civile, les Confessions Religieuses et les Médias.
8. Tels sont entre autres, les mobiles qui sont à la base de l’organisation du présent séminaire-atelier.
Excellence, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
9. S’il est vrai que les élections impliquent une compétition pour le pouvoir, il n’en demeure pas moins qu’en démocratie cette compétition doit être sereine, loyale et basée sur les idées, les programmes politiques et les projets de société.
10. Ainsi, pour prévenir des conflits électoraux, souvent stériles, les responsables des Partis Politiques doivent encadrer leurs militants, surtout les jeunes, autour de programmes politiques rassembleurs, constructifs et dénués de toute velléité démagogique. L’énergie débordante des jeunes militants doit être canalisée vers une compétition saine, responsable et respectueuse des droits et libertés des citoyens. De cette façon, les Partis Politiques auront contribué à l’organisation des élections libres et démocratiques et à la formation d’une classe politique mûre pour aujourd’hui et pour demain.
11. Par ailleurs, aujourd’hui plus qu’hier, et davantage en 2015, les actes et les paroles des femmes et des hommes politiques doivent converger vers les voies de la consolidation de la paix et de la démocratie, de la promotion des droits humains, de la tolérance politique, des libertés publiques, de l’inclusion et du respect de la loi.
12. Il est donc opportun que les leaders politiques apprennent et intériorisent avec intérêt les valeurs patriotiques et citoyennes, les notions de leadership, les notions de non-violence et celles relatives à la prévention et à la résolution pacifique des conflits, quitte à les inculquer à leurs militants et même à la population dans son ensemble.
13. Bien plus, tout Burundais n’a l’obligation de sauvegarder jalousement ce beau pays que nous ont légué nos ancêtres. A cet effet, les acteurs politiques se doivent de confirmer leur leadership par une compétition loyale et paisible en vue de la réussite du processus électoral de 2015.
Excellences, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
14. C’est dans ce contexte que le Gouvernement organise ce séminaire-atelier sur l’environnement propice aux élections de 2015 à l’intention des Présidents des Partis Politiques, des acteurs politiques et d’autres partenaires au processus électoral en vue de concilier ce dernier à l’impératif de la mise en œuvre du CSLPII et de la Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance et de Lutte contre la Corruption.
15. Aujourd’hui, à une année et demie des élections de 2015, les préoccupations des acteurs politiques sont déjà tournées vers ce rendez-vous. Toutefois, il faudrait éviter de poser des actes faisant croire à une campagne électorale alors que ce n’est pas encore le moment. Il faut laisser la population vaquer paisiblement à ses activités quotidiennes de développement individuel et collectif, en attendant le début officiel de la campagne conformément aux dispositions pertinentes du Code Electoral.
Excellences, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
16. Notre image brille au firmament de la résolution des conflits et de la réconciliation. Nous l’avons transportée ailleurs en Afrique et dans le monde, sur le théâtre des confrontations pour aider à ramener la paix.
Cette position, qui nous donne voix au chapitre dans le concert des nations, doit être consolidée par la stabilisation des institutions démocratiques à l’intérieur de notre pays, et nous sommes tous interpellés pour y parvenir.
Excellences, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
17. Au cours de ce séminaire-atelier, vous reviendrez, et ce n’est pas superflu, sur la notion générale des principes de la démocratie et le rôle des partis politiques. Vous aurez aussi à évaluer la conduite des partis lors des élections de 2010 pour sûrement en tirer des leçons pour les échéances de 2015. Vous aurez enfin à vous pencher sur la problématique de la résolution des contentieux électoraux.
18. Vous aurez, à mon sens, à répondre à un certain nombre de questionnements:
Comment réduire les conflits potentiels au cours du processus électoral à travers la mise en œuvre d’un code de conduite convenu ?
Quels signaux rassurants faut-il envoyer à la population pour que les Partis Politiques fassent montre de leur volonté de s’engager dans une compétition résolument pacifique et équitable et de travailler ensemble sur des questions d’intérêt national ?
Comment structurer les consultations avec et entre les Partis pour contribuer à renforcer la confiance dans le processus ?
Quel peut être le rôle des Médias, de la Société Civile, des Observateurs Nationaux et Internationaux ainsi que des Forces de l’Ordre dans la prévention ou la résolution, le cas échéant, des conflits électoraux ?
Vous aurez enfin à vous remémorer des grandes lignes de la feuille de route de Mars 2013, en ce qui est de « l’Environnement propice aux Elections », pour les intégrer dans votre ligne de conduite tout au long du processus électoral.
Excellences, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
19. Avant de clore mon propos, je voudrais exprimer au nom du Gouvernement et en mon nom propre, nos sentiments de sympathie et de condoléances au Gouvernement et au peuple français ainsi qu’aux familles attristées, au lendemain de l’ignoble assassinat des deux (2) brillants Journalistes de RFI (Ghislaine DUPONT et Claude VERLON), qui sont tombés sur le champ d’honneur en faisant leur travail à KIDAL au MALI.
C’est ici l’occasion de réaffirmer, comme l’a fait le Gouvernement Français, que le Gouvernement du BURUNDI soutient sans réserve la liberté d’expression en général et la liberté de la presse en particulier et condamne les auteurs de ce crime odieux qui porte encore une fois un coup dur à ces valeurs universelles.
Excellences, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
20. Je m’en voudrais de terminer ce propos sans remercier les organisateurs de ce séminaire-atelier en l’occurrence le Ministère de l’Intérieur en collaboration avec l’IFES.
Une mention particulière va à l’endroit des partenaires internationaux qui, comme dans leurs habitudes, nous ont aidés à financer cette activité qui s’inscrit dans la consolidation de la paix et de la démocratie au Burundi.
Je remercie également tous les participants qui ont bien voulu répondre à l’invitation pour venir donner leur contribution à la création d’un environnement favorable à une compétition politique, saine et apaisée. Je vous exhorte tous à faire des contributions constructives et à travailler dans un climat serein et cordial.
21. En terminant, je souhaite pleins succès au présent séminaire-atelier. Et c’est sur ces mots de remerciement, d’exhortation et sur ces vœux que je déclare ouverts les travaux du séminaire-atelier sur l’environnement propice aux élections de 2015.
Je vous remercie »
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