L’opposition proteste contre l’intolérance politique en province de Kirundo

Kirundo (Nord du Burundi), le 11 août 2014 (COSOME)- Des partis de l’opposition ont protesté contre la séquestration et l’intimidation de leurs militants de la part de jeunes présumés appartenir à la mouvance présidentielle en province de Kirundo, a appris sur place, des dirigeants provinciaux de ces formations politiques, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral(COSOME).

Les partis mécontents de la situation sont le mouvement pour la solidarité et le développemen (MSD) et le Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU-Nyakuri, aile minoritaire).

Des agents de l’administration, de la police et ceux en chargent de la justice n’ont pas réagi à la séquestration et l’intimidation des militants desdits partis.

Le responsable du MSD en province Kirundo, Prosper Ndimaso, se réfère à l’arrestation « irrégulière » et « arbitraire », dimanche dernier, de 15 compagnons de lutte politique par des imbonerakure, jeunes militants du conseil national pour la défense de la démocratie/ forces de défense de la démocratie (CNDD/FDD, au pouvoir), avant d’être remis à la police.

Selon M.Ndimaso, la police et les « Imbonrakure » accusaient les militants de se préparer pour rejoindre «une rébellion» en cours de formation.
« Certains ont été extraits par des Imbonerakure dans les véhiculent de transport et d’autres étaient appréhendés, un à un, en pleine route », déplore-t-il.

«Heureusement, nos militants ont été libérés en fin de la journée par manque d’«élément infractionnel à leur charge », s’est-il réjoui.
Le représentant du FRODEBU Nyakuri, M.Faustin Kubwayo, condamne à son tour avec énergie l’injustice dont sont victimes les militants de son parti.

«Ceux qui ne sont pas incarcérés arbitrairement et injustement sont violemment battus par des imbonerakure sous la bénédiction de la police, de la justice et de l’administration », regrette-t-il.

Il dénonce le maintien en détention de cinq militants du FRODEBU-Nyakuri présumés auteurs d’un meurtre à la grenade sur la sous colline de Rugogwe, en commune de Busoni, il ya de cela trois semaines.

Les deux représentants de ces partis regrettent en outre la politisation de ces rouages qui, en temps normal, devaient faire preuve de « leadership responsable ».

« Les doléances de nos militants ne sont reçues nul part », contestent-ils.
Ils appellent les responsables administratifs, policiers et judiciaires à se placer au dessus de la mêlée afin de rassurer tout le monde en cette période cruciale qui mène vers les élections de 2015, ont-ils recommandé.
Les différents responsables indexés rejettent en bloc les accusions portées contre eux, affirmant qu’ils agissent en conformité avec la loi.

«J’interroge la loi, sans tenir compte de l’appartenance politique de l’un ou l’autre prévenu », a martelé le procureur de la république à Kirundo, devant M.Faustin Kubwayo, qui demandait la libération de ses militants.

Le gouverneur de province, quant à lui, a nié la « surpolitisation » de l’appareil administratif, affirmant que tous les partis politiques sont traités au même pied d’égalité.
JCN

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