Bujumbura, le 20 novembre 2013(COSOME)- Le président de l’union pour le progrès national (UPRONA, ex-parti unique), Charles Nditije, a convoqué, mardi, une conférence de presse pour demander au gouvernement de sursoir à la révision « unilatérale » de la constitution de mars 2005.
Des consultations « les plus larges et les inclusives possibles » doivent précéder la révision de la loi fondamentale encore en vigueur dans le pays, a-t-il insisté.
Pour lui encore, la révision de la constitution est une autre façon de tourner le dos à l’esprit et la lettre de l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, pour la paix et la réconciliation nationale.
Or, la Constitution du 18 mars 2005 est une émanation de l’accord d’Arusha AAPRB, qui a été difficilement négocié quatre ans durant entre les différentes familles et sensibilités politiques du pays afin de mettre fin aux années passées de guerre civile, est revenu à la charge, le président de l’UPRONA.
Pour lui encore, la constitution actuelle est une « propriété de tous les burundais dans leur diversité ethnique, politique et sociale et ne doit donc pas faire l’objet d’une révision unilatérale du gouvernement, qualifiant au passage l’initiative de « hold-up constitutionnel».
Le leader de l’UPRONA est allé encore plus loin dans sa condamnation de ladite révision, en affirmant qu’au regard de près de 70 articles ayant fait l’objet d’amendement, « on veut écrire une nouvelle constitution qui enterre définitivement Arusha ».
L’UPRONA n’est pas non plus d’accord avec le projet constitutionnel qui prévoit un poste nouveau de premier ministre dans la structure gouvernementale.
Le premier ministre jouirait de prérogatives de chef de gouvernement et proviendrait du parti majoritaire.
C’est, pour lui encore, une démarche contraire à l’esprit d’Arusha au niveau des dispositions de partage du pouvoir entre les différentes composantes politico-ethniques dans la gestion les affaires publiques.
L’autre innovation controversée du projet de loi porte sur le vote de simples à la majorité absolue, contre les deux tiers dans la constitution encore en vigueur dans le pays.
Cette situation avantage le parti majoritaire même si le projet de nouvelle Constitution maintient la représentation des composantes ethniques à 60% pour les Hutu et à 40% pour les Tutsi au niveau des institutions, toujours de l’avis de M.Nditije.
Un autre détail qui a été soulevé par le leader de l’UPRONA est que le projet innove au niveau du serment qui devra être prêté « au nom de Dieu, le Tout Puissant » dans un pays « laïc ».
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