Rencontre-débat des acteurs politiques et de la société civile sur les enjeux politiques à l’approche des élections de 2015

NED_FNUD.jpgBujumbura, le 30 avril 2014 (COSOME)- Des acteurs politiques et ceux de la société civile burundaise se sont rencontrés dans une conférence-débat centrée sur les enjeux politiques à tenir en compte et leur trouver des réponses satisfaisantes à l’approche des élections générales de 2015.

La conférence-débat a été retransmise en direct sur cinq radios les plus écoutées du pays pour permettre au plus grand nombre de citoyens de suivre les échanges.

L’un des ces enjeux politiques qui a le plus retenu l’attention des invités a été le projet de code électoral qui faisait l’objet, le même jour d’un vote à l’assemblée nationale.

Nombreux sont les intervenants, comme Thacien Sibomana, de l’unité pour le progrès national(UPRONA, ex-parti unique) qui a exprimé sa satisfaction de voir les acteurs politiques s’entendre sur un certain nombre de propositions et amendements visant à améliorer le code électoral de 2005 pour l’adapter à l’évolution de la situation sociopolitique interne et à la géopolitique sous-régionale.
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Vue de la salle

Pour lui, néanmoins, les lois peuvent être bonnes, mais autre chose est leur mise en application juste et équitable.

L’environnement politique et sécuritaire a encore préoccupé l’orateur qui a jugé « difficile » de tenir des élections libres, apaisées pendant qu’il y a des divisions internes aux partis politiques et l’instrumentalisation à outrance de jeunes militants de partis politiques.

Le représentant du mouvement pour la réhabilitation du citoyen, Professeur Juvénal Ngogwanubusa, quant à lui, a apprécié la suppression de la disposition du projet de code électoral qui exigeait au moins un diplôme universitaire de niveau licence pour prétendre aux fonctions de chef de l’Etat.

« Le héros national et père de l’indépendance du Burundi, le Prince Louis Rwaggasore, n’avait pas de diplôme universitaire mais a su bien diriger le pays », est revenu à la charge le délégué du MRC, avant d’estimer que ceux qui avaient des qualifications universitaires ne sont pas ceux qui ont mieux dirigés le pays et de recommander à la communauté internationale à venir observer les élections avant, pendant et après leur déroulement.

Le président du front pour la démocratie au Burundi(FRODEBU, opposition), Léonce Ngendakumana, quant à lui, n’a pas exprimé de satisfaction malgré le consensus qui était autour du vote d’un nouveau code électoral devant régir les élections de 2015.

Et pour cause, le texte n’a pas été préalablement discuté par tous les protagonistes des élections, a-t-il déploré.

L’intervenant n’a pas non plus apprécié que des dispositions pareilles à celle du mandat impératif du député continuent à figurer dans les textes électoraux du pays étant donné que le représentant du peuple a normalement un mandat national qui le met à l’abri des pressions de son parti d’origine.

De son côté, le président du forum pour le changement de comportement et le développement(FOCODE), Pacifique Nininahazwe, a salué un nouveau code électoral innovateur en ce qui concerne le regroupement des scrutins ou encore l’usage d’un bulletin unique.

De l’avis de Chauvinot Mugwengezo, la révision du code électorale n’est pas une fin en soi. Encore faut-il qu’elle vise l’objectif d’inclure toutes les parties intéressées par les élections.

Des fois, selon le même intervenant, la révision des textes poursuit l’objectif de faciliter les fraudes électorales.

Dans l’état actuel des choses, le représentant de l’union pour la paix et le développement(UPD, opposition), a trouvé que les élections de 2015 risquent de pâtir de l’impunité, des tracasseries judiciaires contre les opposants politiques, les entraves administratives qui frappent les activités des partis politiques de l’opposition ou encore les divisions internes aux partis politiques qui sont orchestrées de l’extérieur.

Pour Guillaume Habarugira, du conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD, opposition), le code électoral a été concocté sans la participation de tous les intéressés et ne peut donc être consensuel.

Le représentant des forces nationales de libération (FNL, opposition radicale), Agathon Rwasa, quant à lui, est revenu sur les élections de 2010 qui auraient été marquées par des « fraudes massives», avant d’ajouter que son parti ira aux prochaines élections de 2015, « quoi qu’il arrive ».

Le nouveau président du parti pour le redressement national(PARENA, opposition), Zénon Nimubona, de son côté, a trouvé une « lacune » dans le nouveau code électoral au niveau du cadre de recours en cas de litige électoral qui n’a pas été cependant prévu par le législateur.

L’intervenant a encore proposé une commission électorale nationale indépendante mixte(moitié opposition, moitié gouvernement).

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