Vote d’une nouvelle loi en faveur des personnes handicapées au Burundi

Bujumbura, le 8 mars 2014 (COSOME) – Les députés de l’assemblée nationale ont voté, jeudi, à l’unanimité en faveur d’un projet de loi gouvernemental portant ratification par la République du Burundi de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et son protocole facultatif, apprend-on de source parlementaire à Bujumbura.

Le Burundi était signataire de la convention depuis 2007 mais ne l’avait pas encore ratifiée à ce jour.

Le sénat doit à son tour analyser et adopter le projet avant sa promulgation par le chef de l’Etat pour avoir une force de loi applicable dans toutes ses dispositions, conformément aux pratiques législatives du pays.

Une fois promulguée, la nouvelle loi va servir de base pour mieux promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance des droits des personnes handicapées, selon la ministre burundaise de la solidarité nationale, des droits de la personne humaine et du genre, Mme Clotilde Niragira, qui est allée défendre le projet devant la chambre basse du parlement national.

Les pouvoirs publics doivent encore arrêter des mesures concrètes d’accompagnement, à commencer par une enquête sur le les effectifs réels des personnes handicapées, pour le moment mal connus au Burundi, s’ils veulent réellement aider en connaissance de cause cette catégorie sociale défavorisée, estime-on du côté de la principale association des personnes handicapées du Burundi(APHB), non sans néanmoins une certaine satisfaction pour ce premier pas qui vient d’être franchi au niveau des textes de lois.

L’autre préoccupation majeure des handicapées du Burundi est qu’ils ont de la peine à accéder aux services administratifs dans l’état actuel de la plus part d’infrastructures publiques en hauteur, sans aménagements particuliers pour les personnes physiquement diminuées.

Les mêmes difficultés d’accessibilité s’observent au niveau des transports en commun où, au Burundi, même les bien portants ont de la peine à trouver où s’asseoir confortablement dans le bus public ou privé, de l’avis général des usagers.

Sur le plan socio-économique, le handicap au Burundi appauvrit, donne lieu à de l’exclusion, de la discrimination, de la stigmatisation, au point où certaines familles en arrivent à enfermer à vie des personnes handicapées, déplore-ton dans les milieux des sociologues à Bujumbura.

Sur le plan politique, les handicapés du Burundi se plaignent encore du fait qu’elles constituent la dernière minorité qui n’ait pas le droit d’être coptée, contrairement aux femmes ou aux « Batwa » (pygmées) du pays auxquels la constitution reconnaît une représentation automatique d’au moins 30% dans les postes électifs.

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